vendredi 18 mars 2016

24 mars. - Mosko solo show au Cabinet d'amateur

Mosko solo show  !

Exposition du jeudi 24 mars au dimanche 10 avril 2016
Vernissage le jeudi 24 mars à partir de 18 h
Une fête sauvage…
Par Jean-Luc Hinsinger
Photocompositeur au Journal Officiel, plongé dans les mots énonçant les lois de la République, Gérard Laux, ouvrier du Livre, sent bien que le bonheur de l'homme n'est pas au cœur du projet, que son épanouissement passera par un supplément d'âme.

Résident de la Moskowa, quartier populaire parisien en déshérence dès la fin des années 1980, dans la foulée des Nemo, Jerôme Mesnager ou Miss.Tic, c'est en autodidacte que Gérard se métamorphose en Mosko. À la grisaille de murs lépreux, il appose couleurs et enluminures, à la végétation indisciplinée et orpheline il adjoint une farandole animale…

La technique ancestrale du pochoir propice à la multiplication des motifs se révèle un fidèle partenaire. Délicatement ciselées, finement détourées, les « dentelles » de Mosko révèlent au petit matin d'indomptables zèbres et girafes, des arcs-en-ciel perroquets, une féline ménagerie.

Ces scènes exotiques réjouissent les passants – petits et grands –, portraits d'un univers à la fois distant mais si proche dans l'imaginaire collectif. Depuis la nuit des temps, le bestiaire est compagnon de l'homme. C'est un art populaire totalement assumé et revendiqué par l'artiste Mosko.

Lointain descendant de Mowgli, passé de la jungle indienne au pays des hommes, c'est un chemin miroir qu'emprunte Mosko. En Kipling contemporain, il enrichit, au fil des décennies, un Livre de la jungle imaginaire. Il en invente de nouvelles pages murales, multiplie les chapitres-performances live, au grand air. Représentations d'un monde régi par la Loi de la Jungle où s'ébroue un Peuple Libre…

De retour dans sa tanière en proche banlieue – temporairement préservée des spéculations immobilières –, il revêt son costume de Créateur, savant métissage de Douanier Rousseau allié à un Gepetto adoubé par Vulcain.

Palettes éreintées par les lourdes charges, palissades défraîchies par le soleil et la pluie, tôles rongées par la rouille et la moisissure, sacs de jute fatigués de trop-plein de riz, à ces matériaux glanés de-ci de-là, il octroie une seconde vie par le raffinement du spray acrylique ou la douceur du poil de martre.

« Dans notre jungle, terrible jungle, où le lion serait mort ce soir, wiiii ô wimoweh », Mosko par la célébration d'une fête sauvage, peint avec humilité mais avec une inébranlable fermeté, un vivre ensemble riche de toutes ses singularités !

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